Avec le retour d'une récolte plus abondante en Bourgogne, en rouge comme en blanc, la logique aurait voulu un démarrage des transactions plus tardif, accompagné d'une détente des cours... Tel ne fût pas le cas, au contraire.
En Bourgogne rouge, les volumes échangés à la date du 31 décembre 2017 étaient en nette progression (+22%) par rapport à la même période l'an dernier. 54600 hl avaient fait l'objet de transactions, dont essentiellement des vins du millésime 2017. « L'an dernier, il n'y avait pas de volume, justifie Guilllaume Willette, directeur de l'ODG, au sujet de cette hausse. Contrairementà celle de 2016, la récolte de cette année va pouvoir permettre de répondre à la forte demande des marchés...On en avait besoin », poursuit celui-ci.
Avec un potentiel disponible sur le marché vrac d'environ 60 000 hl, l'essentiel des transactions est même déjà passé, avec « quasiment plus de 2017 à vendre ». Le démarrage de la campagne, « fort et rapide », a eu lieu en novembre, suivi d'un mois de décembre « très actif ». « J'avais 3000 hl de Bourgogne rouge à mettre sur le marché, je les ai vendus début novembre, en 4 jours, à mes 5 acheteurs habituels, des maisons de négoce de Côte d'Or, confirme Rémi Marlin, directeur de la cave de Buxy. La demande est très forte et l'offre et les stocks pas si abondants que cela... »
En blanc, une incertitude sur le disponible pour le négoce
Les Bourgogne blancs ont eux-aussi connu une activité plus forte, avec +10% en volumes échangés au 31 décembre 2017. « J'ai eu plusieurs sollicitations d'achats pour du Bourgogne chardonnay, annonce Rémi Marlin. La demande est soutenue ». Au total, 24350 hl, dont 21000 hl du millésime 2017, ont fait l'objet de transactions sur un potentiel de 25000 à 30000 hl disponibles pour le négoce ; un volume qui reste néanmoins flou pour plusieurs raisons : le besoin pour les viticulteurs de se reconstituer leurs stocks et des réserves de VCI, mais aussi la forte demande cette année de la part des vignerons-négociants pour acheter des moûts afin de combler leurs productions.
Les cours moyens sont quant à eux restés fermes, malgré le retour aux volumes : « Les cours se maintiennent alors que la récolte est plus abondante. C'est une bonne nouvelle pour les vignerons », commente Guillaume Willette. En Bourgogne blanc, la pièce de 228 litres se valorise en moyenne à 848€, soit au même prix que l'an dernier. En rouge, elle s'échange à 913€, soit -4% par rapport à la campagne précédente. « Les prix qui se maintiennent sont signes qu'ils sont acceptés par le marché », estime Rémi Marlin.
[ Source Vitisphere ]